Léttlopi, Álafosslopi, Plötulopi… comment s’y retrouver ?

Léttlopi, Álafosslopi, Plötulopi… Si  vous tricotez la laine islandaise depuis un moment ces noms vous sont familiers, sinon il faut reconnaître que ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver . Dans cet article vous trouverez des fiches pour vous aider ainsi que des idées de substitutions. Des aides mémoire utiles également lorsqu’une couleur n’est pas disponible dans une gamme.

Vous avez sans doute remarqué que les mots Léttlopi, Álafosslopi et Plötulopi se ressemblent… simplement parce qu’ils sont fabriqués à partir de la même matière, “lopi” pure laine vierge.

La laine islandaise n’est pas filée au sens habituel du terme:

  • Plötulopi est une laine mèche qui se travaille soit directement soit en associant plusieurs brins ensemble de la même couleur ou non.
  • Léttlopi (lopi légère) est constituée de 2 brins légèrement tordus ensemble.
  • Álafosslopi est deux fois plus épaisse que la Léttlopi et tire son nom de la chute d’eau Álafoss qui servait à alimenter l’ancienne filature Álafoss qui n’existe plus.

Ces laines sont produites par la filature ÍStex. Sur ce blog je vous avais déjà présenté la filature Istex ainsi que le lieu où est lavé la laine à Blönduós, je vous remets les liens à la fin de cet article.

 

Léttlopi est adaptée pour tricoter des vêtements qui peuvent être portés aussi bien dehors que dedans, de nombreux modèles sont disponibles, je me sens obligée de vous montrer le plus connu, le fameux Riddari

 

Álafosslopi est une laine épaisse et chaude, destinée à tricoter des vêtements chauds, les designers norvégiennes ou finlandaises l’utilisent beaucoup.

 

Tricoter ou crocheter avec Plötulopi est un peu déroutant au départ mais une fois qu’on y a goûter en général on ne regrette pas d’avoir osé. Ce fil sait tout faire puisqu’on peut le travailler avec 1 ou plusieurs fils et l’associer à d’autres.

 

Einband est un fil fin mais qui ne se tricote pas avec des aiguilles si fines que ça pour faire un vêtement. C’est un fil qui attire moins que les 3 précédents, une des raisons c’est qu’il y a moins de modèles proposés, il n’est sans doute pas assez chauds pour l’Islande et les pays scandinaves. En France le modèle Draumur par exemple est très bien adapté. Pour éviter toute déception lisez bien ce qui est écrit sur sa fiche ! merci

Et Hespa alors ?  Hespa n’est pas vendu par la filature Istex. Hespa est un fil similaire à Einband au départ avant d’être teint. Ensuite il est teint artisanalement avec des plantes et cette étape le rend également moins sec. Pour en savoir plus sur Hespa n’hésitez pas à lire ici : https://triscote.com/blog/2023/01/16/tricoter-et-crocheter-avec-hespa/

 

Je n’ai pas parlé de Hosuband, c’est un fil spécifique pour tricoter les chaussettes épaisses, il est parfait pour ça mais je le classe à part.

 

Dans la boutique trIScote vous pouvez trouver les fils produits par Istex  ainsi que de la laine Hespa et si vous allez en Islande, sur place vous pourrez trouver d’autres fils, tapez “The Woolen Circle” sur internet pour trouver les plus connues. Sur place toujours, pour acheter la laine islandaise ou un pull tricoté mains de qualité je vous recommande la Handknitting Association à Reykjavík , ils ont 2 adresses : Skólavörðustígur 19 en centre ville, et Borgartún 31 plus facile pour se garer (je m’égare du sujet initial mais n’allez plus à la boutique Alafoss elle n’a rien à voir avec la filature, cette boutique profite de la notoriété du nom mais elle a beaucoup changée ces dernières années).

En ligne la laine est ici : https://www.triscote.fr/prestashop/6-laine-islandaise

Pour en savoir plus sur les fils produits par ÍStex… 

La filature ÍStex en coulisse…

Visite du site Ístex de Blönduós

La filature ÍStex en coulisse…

Régulièrement depuis que trIScote a démarré il y a 11 ans j’essaie de passer à Mossfellsbær dans les locaux d’ÍStex pour discuter des prochains modèles, pour parler des difficultés ou pour faire quelques photos des coulisses pour les partager avec vous.

En été les moutons islandais sont “partout” en Islande parfois même sur la route si vous y venez à partir du mois de juin.

Les agneaux naissent à partir de fin-avril / début mai et en général les brebis ont 2 petits. Après quelques semaines, les moutons quittent la ferme et ils se déplacent librement jusqu’au moment du rassemblement des moutons, le réttir, en septembre.

La tonte a lieu en octobre. Toute la laine est collectée quelque soit sa qualité. Je publierai très bientôt un autre article à propos du site de Blönduós où la laine est lavée.

→ Les balles de laine triées et lavées arrivent à Mossfellsbær ici !

→ Ístex pratique la teinture en bourre , la fibre est teinte avant filature en autoclave. La fibre est contenue dans une sorte de panier perforé.

Un peu comme dans une cocotte minute le bain de teinture est chauffé à haute température et circule à travers les fibres.

remplissage des cuves de teinture

La fibre naturelle avant teinture est le plus souvent “blanche” mais pas toujours.

Après la phase de teinture, ils disposent alors d’un certain nombre de couleurs de bases qui vont être assemblées pour créer les teintes définitives du fil… c’est la raison pour laquelle pratiquement toutes les couleurs de Lopi Istex ne sont jamais complètement unies… c’est aussi comme ça que les différents niveaux de gris sont crées par assemblage de proportions différentes de blanc et noir.

Devant le “bar à couleur”, je porte le pull Jörð un modèle du livre lopi 41

→ Les différentes couleurs nécessaires pour créer le coloris final sont déposées sur ce tapis puis brassées dans un espace pour les mélanger au mieux avant de commencer le cardage.

©photo Grapewine 2017

Brassage en cours… (oui je sais ce n’est pas la même couleur, cette fois c’est ma photo et on faisait du marron ce jour là)

Cardage… en sortie on obtiendra la lopi non filée, la plötulopi

Lopi non filée à la sortie “plötulopi“, c’est le coloris mouton noir cette fois en image

Ensuite pour obtenir les pelotes de Léttlopi ou d’Álafosslopi il reste encore pas mal d’étapes :

  1. Les brins de laine composants le fil sont tordus et mis sur des fuseaux
  2. la laine sur les fuseaux est ensuite bobinée sur des cones qui sont vendus en l’état pour l’industrie textile ou pour le tissage
  3. pour “nos” pelotes de laine ce n’est pas encore terminé, la laine est remis en écheveaux
  4. ensuite les écheveaux sont lavés
  5. et enfin la “balling machine” se charge de constituer les pelotes que vous connaissez à partir des écheveaux

 

Depuis 2 années les difficultés d’approvisionnement me préoccupent et préoccupent ceux qui aimez tricoter avec la laine islandaise. Je dois reconnaitre que la communication d’ÍStex est très réduite et comme les enfants j’ai tendance à imaginer le pire lorsque je suis mal informée. Ma visite sur place m’a beaucoup rassurée.

J’ai appris que la hausse de la demande avait été bien plus élevée que ce que je ne l’imaginais, cela avait commencé avant le Covid et ça s’est amplifié après, il aurait fallu produire non pas 2 fois plus mais 4 fois plus ! ce qui est absolument impossible pour une site petite filature , surtout en temps de crise sanitaire.

Devant la “pénurie” les boutiques ont commencé à vouloir stocker davantage, moi la première ! je n’ai jamais eu autant de stock chez moi et en même temps je n’ai jamais manqué d’autant de couleurs ! nous n’avons fait qu’entretenir les retards.

Les équipes tournent maintenant en 3 vacations au lieu de 2, mais les choses ont pris du temps, investissement en matériel, recrutement, formation, manque de colorants… pendant ce laps de temps les stocks ont été réduits à zéro sur certains produits (Álafosslopi surtout !) et maintenant même s’ils disposent de davantage de moyens ils peinent à refaire du stock, tout ce qui est produit est déjà vendu au fur et à mesure.

ÍStex est une entreprise née en 1981 après la faillite des deux filatures Gefjun et Álafoss dont l’activité avait démarré en 1896 ! Comme dans toutes les filatures, quand une panne intervient c’est assez compliqué car les machines ne datent pas de cette époque mais certaines ont plus de 70 ans quand même. La ligne de production en image à la fin pour faire les pelotes est toute neuve en revanche, elle est utilisée soit pour faire de la léttlopi soit de l’Alafosslopi.

Alafosslopi 0086

Le vrai du faux :

NON ÍStex ne va pas arrêter la production Álafosslopi

NON il n’y a pas de manque de laine , il y a assez de moutons en Islande

J’ai lu ça sur les réseaux sociaux mais cela m’a été confirmé aussi bien à la filature que sur le site où la laine est lavée. D’ailleurs les stocks de laine “récoltée” en 2020 n’a pas encore été entamé pour teindre et filer !

ÍStex est une petite entreprise dans un petit pays de 350 000 habitants (comparable à la ville de Nantes sans sa périphérie).

Après avoir visité une nouvelle fois la filature je suis confiante, j’ai compris qu’il y avait de la bonne volonté et qu’ils mettent tout en oeuvre. J’ai conscience que l’approvisionnement va rester difficile mais c’est plus facile à supporter quand on sait que tout le monde rame dans le même sens 😏

Substitutions

Je vous remercie de votre patience et j’apprécie votre capacité d’adaptation quand je vous propose de remplacer un fil par un autre.

Álafosslopi  qui n’est disponible que dans les couleurs naturelles de gris et beige actuellement peut être remplacée par Plötulopi tricoté en triple (le coût est exactement le même) , ou par Léttlopi en double dans un jacquard par exemple.

Léttlopi peut dans un jacquard être remplacé par Einband en double, ou alors sur l’ensemble d’un vêtement on peut la remplacer par 1 fil de Plötulopi et 1 fil Einband tricotés ensemble.

Alafosslopi, coloris actuellement disponible

Dans la boutique vous pouvez retrouver la lopi ici  http://www.triscote.fr/prestashop/6-laine-islandaise

 

 

Tabourets Animaux

Lorsque je suis allée au salon de Cologne en mars dernier, j’ai complètement craqué pour la collection de tabourets animaux proposés par la néerlandaise Anja Toonen de Haakpret. Je n’étais pas la seule, ces tabourets ont vraiment rencontré un vif succès lors de ce salon ! 
 

Il a fallu un peu de patience avant de pouvoir les présenter chez trIScote. C’est chose faite, les livres ainsi que les kits pour réaliser les tabourets sont enfin en ligne !
 

Les formes sont à la fois simple et très expressive, c’est vraiment réussi !
Anja nous propose un choix varié d’animaux, de l’éléphant, la girafe ou le lion, en passant par l’autruche mais aussi le renne, le mouton ou le cheval, ou encore une sympathique coccinelle…
 
Vous avez sans doute remarqué que j’adore tester ce que je vous propose chez trIScote, alors évidemment, je me suis empressée de faire un petit mouton ! 
Je suis ravie du résultat, il est super craquant et ça va être difficile de le garder pour moi, tout le monde le veut à la maison… du coup je vais sans doute récidiver pour un autre animal très bientôt.

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Pour celles qui s’inquièteraient de la difficulté… la technique crochet utilisée n’est pas difficile du tout, des mailles serrées classiques ou seulement dans le brin arrière, des augmentations en crochetant 2 fois dans la même maille et des diminutions en fermant ensemble 2 mailles serrées…

 
Ces sympathiques tabourets seront des cadeaux d’anniversaire ou de Noël idéals pour les petits ! Une idée déco originale pour une chambre d’enfant, une salle de jeu, ou pourquoi pas à l’école ou dans la salle d’attente chez le docteur…
Les kits pour réaliser les tabourets proposés sont ici (clic) et ils contiennent:
– un tabouret déjà rembourré (28cm diamètre et 42cm de hauteur)
– la laine permettant de réaliser l’animal (laine Alafosslopi et laine Panda pour les animaux poilus)
– 2 yeux sécurité 18mm (offert dans le pack)
– 200g de rembourrage synthétique (offert dans le pack sauf pour le petits animaux)

Détail supplémentaire… les housses peuvent être retirées pour être lavées ou remplacées par un autre animal.

Si nous sommes assez nombreuses et que l’idée vous plait je créerai sans doute un groupe sur facebook pour que nous puissions partager nos avancées et nos questions.

A bientôt !
Christine

Mokóllar, un gilet en laine islandaise différent…

Envie d’un vêtement cosy pour se blottir dans votre fauteuil, équipé de vos aiguilles, votre crochet ou d’un bon bouquin… voici Mokóllar.
C’est un modèle extrait du catalogue LOPI 36 décidémment rempli de bonnes idées.

La construction est originale, le motif aussi mais très facile. Un projet rapide avec des aiguilles 7mm qui permet à Alafosslopi d’être bien souple. Pour les amoureux de laine islandaise c’est le gilet « doudou » qui vous accompagnera toute l’année !

Les kits avec la laine et les explications en français sont chez trIScote depuis peu, par ici (clic)

 

 

 

Mon blouson Aedi (suite…)

Après un 1er article concernant mon nouveau blouson æði, comme promis je vous raconte la suite…

Tout d’abord pour celles qui douteraient encore de l’intérêt de faire son échantillon, je me permet d’insister une nouvelle fois. Ayant été sérieuse sur ce projet je vous confirme que j’ai gagné du temps pour monter ce blouson. Aucune hésitation sur les couleurs au moment d’entamer le jacquard et plus de sérénité sur les mensurations.

J’ai choisi de tricoter avec des aiguilles 7mm pour plus de souplesse et en suivant les explications en taille S pour obtenir une taille M et même un peu plus.

J’ai commencé par les manches…

  • Je n’ai pas les bras très long pour ma taille, je m’arrête à 48cm.
  • J’ai mis mes mailles en attente sur un bout de laine turquoise : je tricote les mailles avec une couleur contrastante et je rabas le mailles, c’est plus facile de manipuler le vêtement en attendant qu’il soit fini. Quand le vêtement sera terminé il suffit de détricoter le turquoise pour récupérer les mailles.

Pour le corps…

  • Comme je suis assez grande et que je ne voulais pas un vêtement aussi court que le modèle proposé je l’ai fait sur une hauteur de 38cm depuis le bas jusqu’aux aisselles au lieu de 33cm.
  • J’ai choisi de le cintrer très légèrement. C’est un modèlle décontracté, il ne faut pas non plus qu’il soit trop près du corps. Comme ma version est un peu plus longue j’ai ajouté 4 mailles de plus au départ (pour être à l’aise sur les hanches) et j’ai fait 2 diminutions de chaque côté à 13cm de hauteur (1 diminution avant le marqueur et 1 diminution après le marqueur de chaque côté, soit 4mailles de moins). Ensuite pour cintrer un peu j’ai fait à nouveau 2 diminutions de chaque côté à 20cm de hauteur puis 2 augmentations à 27cm de hauteur (1 augmentation avant le marqueur et 1 augmentation après le marqueur de chaque côté). Ainsi mon blouson est un peu plus large en bas et légèrement cintré à la taille.

Avant de tricoter l’empiècement jacquard…

Après l’assemblage du corps et des manches, j’ai ajouté quelques rangs raccourcis. J’avais déjà parlé de l’intérêt d’ajouter quelques rangs raccourcis pour que l’encolure se place mieux dans le dos dans l‘article sur Afmaeli et c’est vrai que c’est une modification facile à faire qui apporte beaucoup sur le tomber du vêtement. Voici le mode opératoire que j’ai suivi et quelques photos.

Après l’assemblage du corps et des manches, au rang suivant mettre un marqueur au niveau du raccord entre la manche gauche et le corps sur le devant et un autre au niveau de la manche droite sur le devant de la même façon. Tricoter 3 rangs raccourcis de la façon suivante :  

-1- tricoter jusqu’au marqueur placé entre le corps et la manche gauche, glisser le marqueur, tricoter encore 6 mailles, tourner le travail

-2- faire 1 jeté (passer le fil au dessus de l’aiguille) puis tricoter en mailles envers . Continuer à l’envers jusqu’au marqueur placé entre le corps et la manche droite, glisser le marqueur, tricoter encore 6 mailles, tourner

-3- faire 1 jeté, tricoter à l’endroit jusqu’à 2 mailles avant le trou formé au rang précédent, tourner

-4- faire 1 jeté, tricoter à l’envers jusqu’à 2 mailles du trou formé au rang précédent, tourner

-5- répéter le rang 3

-6- répéter le rang 4

Ensuite, reprendre le travail à l’endroit en fermant les trous c’est à dire en tricotant les jetés avec la maille suivante ou la maille précédente selon la façon dont ils se présentent (avec la maille suivante sur le côté gauche du pull ou avec la maille précédente sur le côté droit).

 

A la fin du tour, on voit clairement que le dos du vêtement sera plus haut que le devant. Cette modification n’est pas indispensable mais elle apporte plus de confort à votre lopapeysa que ce soit un pull ou un vêtement ouvert.

Pour que cet article ne soit pas trop long, le jacquard et le grafting sous les bras fait l’objet d’un 3ème “épisode”
 https://triscote.com/blog/2014/01/25/mon-blouson-aedi-suite-et-fin/

Si ce blouson vous tente, il est disponible ici https://www.triscote.fr/prestashop/144-blouson-aedi

A bientôt 😉