Régulièrement depuis que trIScote a démarré il y a 11 ans j’essaie de passer à Mossfellsbær dans les locaux d’ÍStex pour discuter des prochains modèles, pour parler des difficultés ou pour faire quelques photos des coulisses pour les partager avec vous.
En été les moutons islandais sont “partout” en Islande parfois même sur la route si vous y venez à partir du mois de juin.
Les agneaux naissent à partir de fin-avril / début mai et en général les brebis ont 2 petits. Après quelques semaines, les moutons quittent la ferme et ils se déplacent librement jusqu’au moment du rassemblement des moutons, le réttir, en septembre.
La tonte a lieu en octobre. Toute la laine est collectée quelque soit sa qualité. Je publierai très bientôt un autre article à propos du site de Blönduós où la laine est lavée.
→ Les balles de laine triées et lavées arrivent à Mossfellsbær ici !
→ Ístex pratique la teinture en bourre , la fibre est teinte avant filature en autoclave. La fibre est contenue dans une sorte de panier perforé.
Un peu comme dans une cocotte minute le bain de teinture est chauffé à haute température et circule à travers les fibres.
La fibre naturelle avant teinture est le plus souvent “blanche” mais pas toujours.
Après la phase de teinture, ils disposent alors d’un certain nombre de couleurs de bases qui vont être assemblées pour créer les teintes définitives du fil… c’est la raison pour laquelle pratiquement toutes les couleurs de Lopi Istex ne sont jamais complètement unies… c’est aussi comme ça que les différents niveaux de gris sont crées par assemblage de proportions différentes de blanc et noir.
→ Les différentes couleurs nécessaires pour créer le coloris final sont déposées sur ce tapis puis brassées dans un espace pour les mélanger au mieux avant de commencer le cardage.
Brassage en cours… (oui je sais ce n’est pas la même couleur, cette fois c’est ma photo et on faisait du marron ce jour là)
→ Cardage… en sortie on obtiendra la lopi non filée, la plötulopi
Lopi non filée à la sortie “plötulopi“, c’est le coloris mouton noir cette fois en image
→ Ensuite pour obtenir les pelotes de Léttlopi ou d’Álafosslopi il reste encore pas mal d’étapes :
- Les brins de laine composants le fil sont tordus et mis sur des fuseaux
- la laine sur les fuseaux est ensuite bobinée sur des cones qui sont vendus en l’état pour l’industrie textile ou pour le tissage
- pour “nos” pelotes de laine ce n’est pas encore terminé, la laine est remis en écheveaux
- ensuite les écheveaux sont lavés
- et enfin la “balling machine” se charge de constituer les pelotes que vous connaissez à partir des écheveaux
Depuis 2 années les difficultés d’approvisionnement me préoccupent et préoccupent ceux qui aimez tricoter avec la laine islandaise. Je dois reconnaitre que la communication d’ÍStex est très réduite et comme les enfants j’ai tendance à imaginer le pire lorsque je suis mal informée. Ma visite sur place m’a beaucoup rassurée.
J’ai appris que la hausse de la demande avait été bien plus élevée que ce que je ne l’imaginais, cela avait commencé avant le Covid et ça s’est amplifié après, il aurait fallu produire non pas 2 fois plus mais 4 fois plus ! ce qui est absolument impossible pour une site petite filature , surtout en temps de crise sanitaire.
Devant la “pénurie” les boutiques ont commencé à vouloir stocker davantage, moi la première ! je n’ai jamais eu autant de stock chez moi et en même temps je n’ai jamais manqué d’autant de couleurs ! nous n’avons fait qu’entretenir les retards.
Les équipes tournent maintenant en 3 vacations au lieu de 2, mais les choses ont pris du temps, investissement en matériel, recrutement, formation, manque de colorants… pendant ce laps de temps les stocks ont été réduits à zéro sur certains produits (Álafosslopi surtout !) et maintenant même s’ils disposent de davantage de moyens ils peinent à refaire du stock, tout ce qui est produit est déjà vendu au fur et à mesure.
ÍStex est une entreprise née en 1981 après la faillite des deux filatures Gefjun et Álafoss dont l’activité avait démarré en 1896 ! Comme dans toutes les filatures, quand une panne intervient c’est assez compliqué car les machines ne datent pas de cette époque mais certaines ont plus de 70 ans quand même. La ligne de production en image à la fin pour faire les pelotes est toute neuve en revanche, elle est utilisée soit pour faire de la léttlopi soit de l’Alafosslopi.
Le vrai du faux :
NON ÍStex ne va pas arrêter la production Álafosslopi
NON il n’y a pas de manque de laine , il y a assez de moutons en Islande
J’ai lu ça sur les réseaux sociaux mais cela m’a été confirmé aussi bien à la filature que sur le site où la laine est lavée. D’ailleurs les stocks de laine “récoltée” en 2020 n’a pas encore été entamé pour teindre et filer !
ÍStex est une petite entreprise dans un petit pays de 350 000 habitants (comparable à la ville de Nantes sans sa périphérie).
Après avoir visité une nouvelle fois la filature je suis confiante, j’ai compris qu’il y avait de la bonne volonté et qu’ils mettent tout en oeuvre. J’ai conscience que l’approvisionnement va rester difficile mais c’est plus facile à supporter quand on sait que tout le monde rame dans le même sens 😏
Substitutions
Je vous remercie de votre patience et j’apprécie votre capacité d’adaptation quand je vous propose de remplacer un fil par un autre.
→ Álafosslopi qui n’est disponible que dans les couleurs naturelles de gris et beige actuellement peut être remplacée par Plötulopi tricoté en triple (le coût est exactement le même) , ou par Léttlopi en double dans un jacquard par exemple.
→Léttlopi peut dans un jacquard être remplacé par Einband en double, ou alors sur l’ensemble d’un vêtement on peut la remplacer par 1 fil de Plötulopi et 1 fil Einband tricotés ensemble.
Dans la boutique vous pouvez retrouver la lopi ici http://www.triscote.fr/prestashop/6-laine-islandaise
Merci, super interessant
Merci pour ce joli reportage, très instructif. Vous dites que les pigments leur ont fait défaut. Sont-ils produits en Islande, ou importés ? Où sont-ils fabriqués ? Merci encore.
Ils sont importés, toutes les filatures ont fait face à une hausse de la demande et celles qui utilisent des produits respectueux de l’environnement sont plus nombreuses qu’avant… donc ça a coincé un peu sur ce plan là aussi
Très intéressant ce reportage.
Merci pour toutes ces explications, et heureuse que la laine de nos chers moutons existera encore longtemps, je me suis lancée dans le jacquard avec la plotulopi et je suis enchantée de porter ce pull à même la peau.
J’ai beaucoup aimé aussi le reportage reçu au début de l’année sur la vie de ces moutons et qui nous fait aussi découvrir l’Islande.
Encore merci pour ce reportage et pour ces belles laines que vous nous proposez.
Merci beaucoup. Me voilà rassurée. J’adore la Lettlopi. Elle est top aussi bien pour le crochet, le punch needle ou le tufting.
Très chouette reportage. Merci pour le partage
Merci, j’ai adoré ce petit reportage.
Vraiment intéressant.
MErci pour ces explications , c’est effectivement plus facile de ne pas “psychoter” quand on a accès à ces infos. C’est chouette ce succès après des faillites .
J’aime encore plus mes pulls après ce “docu photos “
Merci pour ce très intéressant post et tous les détails qu’il contient, images vidéo et texte ! Longue vie à Istex et courage surtout … patience également, tout fini par arriver !
Merci pour ce reportage très intéressant.
Un grand merci pour cet intéressant reportage Christine !
Nous ne serons donc pas privées de nos laines favorites, il faudra juste patienter
Merci pour ce reportage très intéressant…. et rassurant sur la production. Patience, donc….Bonne continuation.
Merci Christine pour ce beau reportage, c’est toujours passionnant de voir comment sont produites les pelotes qu’on aime tant ! Super intéressant de voir aussi qu’ils teignent les fibres avant toute autre étape de cardage et filage… Et en voyant les cones de fils je me demande du coup s’ils vendent ces cones à des particuliers ? Tu as des infos là dessus ? Merci d’avance 🙂
Merci !cela donne envie de visiter l’Islande
C’est vraiment sympa d’apprendre comment la fabrication se passe .
Je n’aurais jamais imaginé que les machines étaient aussi imposantes .
Merci pour ce reportage passionnant.
De quoi apprécier encore davantage les laines d’Islande.